F.F.I.

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F.F.I.

F.F.I. (Forces françaises de l’intérieur)

Nom donné, en février 1944, à l’ensemble des forces de la résistance intérieure française. Placées, en mars, sous l’autorité du général Kœnig, commandant suprême des forces françaises en Grande-Bretagne, les F.F.I. ont un état-major national et un commandement régional, parfois départemental. Le lien entre les forces militaires de la clandestinité et l’organisme politique créé au printemps de 1943, le Conseil national de la Résistance (C.N.R.), est assuré par la création d’une commission d’action en France, le Comac, où sont représentés l’Armée secrète (A.S., gaulliste), les Francs-Tireurs et partisans (F.T.P., communistes) et l’Organisation de résistance de l’armée (O.R.A., giraudiste). Le général Kœnig envoie en France un réseau de délégués militaires chargés d’encadrer les F.F.I., de leur transmettre les directives du commandement allié, de leur faire parvenir armes et argent, tout en restant sous l’autorité de l’état-major national. Un organe appartenant au Bureau central de renseignements et d’action (B.C.R.A.) de Londres met au point les modes d’intervention des F.F.I. bien que l’engagement de la Résistance, comme son armement, ait dépendu en dernier ressort de la stratégie alliée: c’est le Bloc planning du B.C.R.A. Le plan vert paralysera les déplacements ennemis par voie ferrée, le plan bleu concernera l’électricité, le plan violet les P.T.T. Il avait été prévu également, dans les Alpes, le Massif central et les Pyrénées, des zones d’opérations spontanées où les F.F.I. s’empareraient du territoire national par leur propre action. Les Alliés, réticents devant la résistance armée intérieure, dont ils reconnaîtront pourtant l’action sur les arrières de l’ennemi, déclenchèrent, les 1er et 2 juin 1944, l’action immédiate de l’ensemble de la Résistance. La fusion des F.F.I. était encore parcellaire. Les F.T.P., en grande partie d’obédience communiste, ne reconnaissaient que symboliquement l’autorité de Kœnig. Le Comac, qui ne voulait dépendre que du C.N.R., se proclama commandement suprême des F.F.I. La subordination à Kœnig de l’O.R.A. ne fut acquise que fin juin. L’insurrection générale ne se développa qu’irrégulièrement selon les régions, les populations et l’implantation ennemie. Pourtant, le déclenchement de l’action des F.F.I. servit de révélateur à un grand mouvement de libération nationale dans un pays occupé depuis quatre ans. Dans les Alpes de Provence, la vallée du Rhône, le Sud-Ouest et le Centre, les maquisards parvinrent souvent à fixer les troupes allemandes rappelées vers le nord. Dans le Sud-Ouest et le Centre, F.F.I. et F.T.P., avec l’appui des milices patriotiques, substituèrent des comités de libération révolutionnaires aux autorités de Vichy. Les F.F.I. déclenchèrent l’insurrection parisienne le 19 août, mais Paris ne fut libéré qu’à l’arrivée de la 2e division blindée, six jours plus tard. De Gaulle l’emportant sur la fraction politiquement la plus engagée à gauche de la Résistance, la plus grande partie des Forces françaises de l’intérieur fut intégrée dans la 1re armée française du général de Lattre de Tassigny.

F.F.I.
Sigle de Forces françaises de l'intérieur. Forces combattantes qui regroupèrent en 1944 tous les résistants à l'occupant allemand.

F. F. I. [ɛfɛfi] n. m.
ÉTYM. 1944; initiales de Forces françaises de l'intérieur.
Fam. Membre des Forces françaises de l'intérieur, sous l'occupation allemande (1940-1944). Résistant. || Les F. F. I.Pop. || Les fifis.
Adj. || Un comité F. F. I.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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